Jérémie Iordanoff

Notes de blog

  • PLFSS 2026

    J’aurais souhaité une majorité absolue de gauche et écologiste à l’Assemblée nationale. Nous ne l’avons pas. J’aurais préféré un Premier ministre de gauche, qui fasse des compromis dans le périmètre du barrage républicain exprimé au second tour des législatives de 2024. Ce n’est pas le choix qu’a fait le président de la République. Alors j’ai voté la censure du gouvernement Lecornu II, estimant qu’après les gouvernements Barnier et Bayrou, le périmètre décidé par Emmanuel Macron n’était pas conforme au scrutin et avait déjà échoué plusieurs fois. La censure n’est pas passée et il faut bien en prendre acte.

    Pour la suite j’ai considéré que vu le contexte économique et international, la meilleure option pour notre pays était la recherche d’une voie de passage pour le budget, dans l’attente d’une clarification politique en 2027. Sébastien Lecornu a remisé le 49.3 (une première depuis 2022) et a consenti à un décalage de la réforme des retraites, permettant ainsi au débat d’avoir lieu dans l’hémicycle.

    La discussion a été chaotique, il faut le dire, et les résistances au compromis ont été très forte dans le socle commun, en particulier de la part des députés Les Républicains et de Horizons.

    Nous avons obtenu une hausse de la CSG sur le patrimoine, des moyens supplémentaires conséquents pour la santé et l’hôpital, l’abandon du doublement des franchises médicales, l’indexation à nouveau des minima sociaux et des pensions de retraites sur l’inflation… Je ne dis pas que la copie d’arrivée soit parfaite, loin de là, je dis simplement que compte-tenu de la composition de l’Assemblée nationale, nous avons obtenu le maximum.

    Fallait-il prendre les gains ou rejeter le PLFSS et voir appliquer par décret la copie initiale du gouvernement ? Pour moi qui défend la suppression du 49.3, la proportionnelle et le parlementarisme, il m’a semblé que ma responsabilité était d’endosser ce compromis-là, pour ce qu’il apporte à toutes et tous.

  • 120e anniversaire de la loi de 1905

    La laïcité à la française, consacrée par la loi du 9 décembre 1905 à aujourd’hui 120 ans. L’occasion de réaffirmer toute la pertinence et la modernité de ce texte fondateur.

    La loi de 1905 instaure comme principe fondamental que la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. En ne reconnaissant ni ne salariant aucun culte, la neutralité de l’État garantie un égal traitement de toutes les croyances en même temps qu’elle garantit le droit de ne pas croire.

    Ce modèle figure parmi les principes les plus précieux de la République : en séparant l’État et ses institutions des autorités religieuses, il préserve son indépendance vis-à-vis de tout pouvoir spirituel.

    Il convient de rappeler que la laïcité est une garantie de la neutralité des administrations publiques et non la neutralité des citoyens. À l’échelle de l’individu c’est la liberté de conscience qui est consacrée, la liberté de croire ou de ne pas croire.

    La laïcité n’est pas à proprement parler une valeur, c’est un principe d’organisation de l’Etat. Elle définit un cadre Républicain pour l’épanouissement de la liberté de conscience et pour  que nul ne soit favorisé ou discriminé en raison de ses croyances.

    Si la société française s’est largement sécularisée, il est vrai que le fait religieux se développe à nouveau ces dernières années. Et la laïcité est parfois brandie en regard, comme si elle était une forme d’opposition à la religion.

    Non seulement c’est méconnaître le principe de laïcité, mais comme il est souvent invoqué de manière di-symétrique, il est perçu comme un principe discriminant, tout le contraire de ce qu’il est.

    Bien évidemment il faut lutter contre le fondamentalisme, contre les fondamentalismes, qui sont aussi une réalité de notre temps, mais il faut le faire avec des politiques publiques adaptées et efficaces. Il faut réexpliquer ce qu’est la laïcité et continuer à garantir la neutralité des administrations publiques, mais ne pas faire croire que c’est cela seul fera reculer l’obscurantisme. Il faut garantir la liberté de conscience. Et rien ne remplacera l’éducation, la culture, le vivre ensemble, l’égalité des chances, la promesse républicaine.

    En cela, la loi de 1905 constitue un cadre universaliste posé pour l’ensemble des religions, et pour l’ensemble des citoyens sans distinction. 

    Dans un monde où les crispations identitaires refont surface, ce cadre de tolérance demeure indispensable. C’est un acquis historique de la gauche et nous devons en être fiers.

    Réaffirmer l’esprit de 1905, c’est faire le choix de la République, de son unité et de sa vocation universaliste.

  • Budget : les écologistes doivent participer à la recherche d’un compromis

    Chacun le sait, le budget ne pourra être approuvé sans une abstention des écologistes et des socialistes.

    L’examen du budget a déjà commencé et les conditions politiques sont singulièrement mauvaises. Il semble cependant exister enfin la possibilité d’ouvrir des discussions sérieuses avec le gouvernement et les groupes parlementaires du socle commun.

    Il faut admettre que l’équation paraît impossible et qu’il y a quelque chose d’incongru à se mettre autour d’une table avec les responsables de la crise. Pourtant, la situation économique et politique de la France exige de nous que nous recherchions une issue.

    Pour l’heure, j’appelle les écologistes à participer activement aux discussions et à jouer pleinement la carte du compromis sur le budget. Nous verrons bien ensuite si le socle commun est capable de faire les pas nécessaires à un atterrissage acceptable. En cas contraire, il sera toujours temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent.